Et ca continue...

Encore et encore, bien que je sente deja la fin arrivee... Et je vois bien qu'il est temps que je rentre vu la baisse du nombre et de la qualite des commentaires... ca s'essouffle dirait on...

Bref apres l'ambiance tropicale et touristique d'Iguazu, quelques heures de bus nous ont menes a l'ouest du pays vers Salta dit la linda (la belle). Changement de topo, paysages arides et secs sur les hauteurs, foret temperee dans les fonds de vallees, populations "indiennes" et ambiance bien moins europeenne, ce n'est pas pour nous deplaire. Pour decouvrir la region nous optons pour une belle italienne, une fiat Palio 1300cm3, qui nous ferait regretter n'importe quelle 4l. Direction le sud et Cachi, petit village perche a 200m d'altitude. La route grimpe au milieu de paysages magnifiques jusqu'a un col de 3000m, puis arrive sur un plateau couvert de cactus cardones magnifiques. On attaque une longue ligne droite de 14km dite recta tin-tin.

Apres une nuit a Cachi nous redescendons en altitude et en latitude vers Cafayate- 6h de pistes defoncees qui auront raison de notre vehicule. Nous passons une nuit a Cafayate et remontons non sans mal par la Quebrada de Cafayate vers Salta. Nous echangeons notre belle italienne pour une robuste allemande et prenons la direction du nord et de la Quebrada de Humahuaca.

Evitant la pluie et les multiples coulees de boue coupant parfois la route, nous parvenons au village de Tilcara. Juste le temps d'enfiler des fringues chaudes et nous prenons la direction du carnaval. Apres les defiles peperes de murgas a Buenos Aires et les filles denudees des groupes cariocas de San Ignacio, c'est encore quelque chose de nouveau ici. Les villageois sont reunis en "compadres", groupes d'une cinquantaine de personnes defilant dans les rues en musique et se rendant tour a tour chez different habitant pour se faire servir a boire (a la maniere de notre tour de table). Parfois les groupes se rejoignent pour partager quelques verres et surtout quelques poignees de talc dans la figure, autour d'une sono ou de musiciens balancant de la cumbia (mix argentin de ragga latino) a fond les ballons. La demarche scientifique qui nous anime depuis le depart, nous a conduit bien evidemment a apprehender au plus pres ces coutumes locales et pourquoi pas ramener de nouveaux concepts pour nos fetes locales.

Ces quelques jours autour de Salta furent un vrai plaisir autant visuel qu'emotionnel, et c'est avec grand regret que nous quittons la region. Mais ce qui nous attends ne devrait pas nous deplaire, puisqu'il s'agit du fameux desert d'Atacama et du non moins fameux salar d'Uyuni. Apres une nouvelle rasade de bus, par une route encore une fois superbe, nous parvenons cote chilien (Don't cry for us Argentina!), au village de San Pedro d'Atacama, ou une soucoupe volante remplis de gringos, grands, blonds et bronzes semble avoir debarquee. Pas grave nous restons deux nuits histoire de voir les principales curiosites locales et prenons la route d'Uyuni en Bolivie.

Depart au petit matin en bus pour rejoindre la frontiere, rapide controle douanier et transfert dans un vieux toyota un brin surcharge, Octavio est notre chauffeur-chanteur officiel, 2 allemandes, 1 irlandaise, 1 danois et 1 suisse allemand completent le groupe. Nous grimpons , grimpons et atteignons les 4300m... ouf! on manque d'air et la clope a du mal a passer (je sais j'ai qu'a pas fumer). Les magnifiques paysages aident a faire passer l'eventuel mal des montagnes- Laguna Verde, Laguna Colorada, paysages andins dignes du Temple du Soleil de Tintin, troupeaux de lamas, villageoises en habit traditionnel machant de la coca, on s'y croirait et ca tombe bien puisqu'on y est!

Apres la traversee du sud Lipez (la region frontaliere Bolivie Chili), nous arrivons a Uyuni pour passer la nuit et le lendemain nous rendre au salar.

On change de vehicule pour avoir quelque chose de plus adapte (c'est a dire un truc vieux et bien pourri, deja bien attaque par le sel), qui nous lache au bout de 4km. On reste plante la une bonne heure tentant veinement de regler quelques vis platinees ou bobines d'allumages. Malgre l'aide d'une bonne dizaine de boliviens, nous devons changer de voiture; qui s'arrete d'ailleurs moins de 2km plus loin. Mais rien de grave ce coup ci, juste une cosse de bougie debranchee apres le passge un brin brutal d'un gue. Nous arrivons enfin au salar, on nous a pas menti il n'y a rien a redire. 3000 km2 de sel sur une epaisseur de 120 a 400m, reflets des monts alentours sur les parties immergees, c'est la grande classe. La journee passe a vitesse grand V et vient le soir ou il faut nous separer d'une partie de nos compagnons (dommage se sont les filles qui nous quittent en premier!!!).

Ces trois jours "d'aventure" me font presque oublier les autres grands moments de mon voyage, mais il faut deja passer a autre chose... Tant pis et tant mieux a la fois...