Après avoir traumatiser mon voisin de chambrée lorrain par, d'après lui, un atroce hourvari nocturne (comment ça je ronfle?!) il est temps de saluer tout le monde et de se diriger un peu plus au sud... mmf les yeux piquent et la tête brûle, ce qui arrive forcément quand on prends une pluie de météores dans la figure...
Une petite halte dans une somptueuse cafétéria (sans choucroute zut!) et on file vers la Suisse... Bon le but c'est d'éviter l'autoroute en rentrant pour éviter de payer les 40 francs de la vignette. Du coup on explore quelques plaisantes bourgades de la frontière et on échoue même à trouver un café ouvert à 4h de l'aprem; en même temps on se prends une petite réflexion du style nous on bosse dans ce coin c'est pas comme vous dans le sud... niarf y'en a qui ont ramassé pour moins que ça...
après moultes tergiversations nous finissons par entrer par la petite porte dans ce charmant pays... à force de vouloir éviter les autoroutes on se retrouve à arpenter de bucoliques vallées et à se foutre carrément en retard... et ouais pas de gig ce soir pour les chasseurs mais les Melvins nous attendent...bon on arrive finalement à retrouver une autoroute et on se fout le flip en se faisant rattraper par une bagnole de flic... à 20 bornes de Genève ça serait con de se faire gauler par cette charmante maréchaussée qui n'a pas l'habitude de plaisanter, surtout avec 5 péluts du sud ouest. M'enfin on arrive à bon port sans encombres et juste à l'heure... avant les Melvins on prends le temps de décharger le matos, histoire de pas le laisser à la vue de tous dans le camion, et on s'installe tranquillou dans notre sleep'in, situé simplement deux étages plus haut dans le même bâtiment que la salle de concert...
Eh oui nous sommes à l'Usine, lieu mythique de l'underground Genevois. http://usine.ch/
Dans cet ancienne "usine genevoise de dégrossissage de l'or" (ça s'invente pas en Suisse un truc pareil hein!), squatté puis mis à disposition à la fin des années 80 comme centre culturel autogéré, on retrouve une multitude de lieux culturels... une grande salle de concert type Bikini, une autre plus petite le Zoo, un bar le Molocko (là où jouent les Chasseurs), un ciné, un théâtre, des ateliers d'archi etc etc... c'est vraiment impressionnant et surtout ça nous fait pâlir d'envie, nous pauvre toulousains sevrés de lieux culturels réellement indépendants, qui devons nous contenter de ces espèces de super structures super institutionnalisées... vive la culture à la mode socialiste...
Bref, donc ce soir c'est Melvins avec Big Business en première partie... et comme on est super bien accueilli et ben on a droit à 5 places gratos, yep!
Contents de l'accueil des genevois mention spéciale à Plonk, le responsable de la partie bar de l'Usine (le Molocko) nous nous ruons viteuf au concert... l'occasion de rencontrer David Webber (le mec des Young Gods, qui a un studio d'enregistrement dans l'usine) ou encore Laurent... C'est Big Business qui ouvre les hostilités... un gros rock un peu noise et un peu psyché c'est hyper carré et super léché mais moi ça me laisse un peu de marbre (je crois que je commence à écouter un peu trop de crust). Les Melvins enchaîne derrière, je suis assez impatient même si je ne suis pas un énorme fan du groupe, mais bon c'est quand même un truc mythique... Les trois gars sont alignés sur le devant de la scène, batteur compris. King Buzzo arbore sa magnifique touffe frisée et une magnifique toge noire... ça commence par une longue intro bruyante... la salle bien garnie trésaille et c'est parti... le son est bon, fort mais pas trop, suffisamment pour bien se laisser prendre par la musique... les morceaux joués sont exclusivement des morceaux extraits du dernier album, ce qui me fait une belle jambe me direz vous puisque je maîtrise fort mal leur riche discographie (mais je me le fais confirmer par un "connoisseur"). Ils font quand même un titre de leur album Houdini (le seul que j'ai d'ailleurs et en cassette qui plus est!) et du coup je m'emballe un peu... mais voilà au bout du compte ça sera le seul moment d'euphorie, tant l'ensemble de la prestation me paraît finalement bien fade... pareil un truc bien foutu bien joué et tout et tout, mais alors quel manque d'enthousiasme, j'ai l'impression de voir des ziquos de studio... ça finit avec les batteurs des deux groupes jouant ensemble pendant 10 minutes façon mesurage de quéquette ce qui achève de doucher mon enthousiasme préalable (de toute façon j'ai jamais supporté les batteurs qui jouent avec des gants).
Allons ne faisons pas trop les pisses vinaigre, cela fût quand même très honorable et avec quelques fulgurances malgré tout. Le concert terminé on grimpe un petit étage pour finir la soirée au Molocko... l'occasion de discuter encore avec pleins de gens sympas, de squatts avec des squatteurs de Lausanne, des Redskins et Kortatu avec Plonk ou de Mazamet avec Laurent Marty (et oui avec un patronyme pareil forcément on crée des liens!). Le bar ferme il nous faut encore grimper un étage, ce qui n'est pas la chose la plus aisée à ces heures avancées où la manipulation d'un ascenseur peut s'avérer aussi complexe qu'une marche arrière avec un semi remorque (je sais j'en ai jamais conduit mais j'imagine...).
Petite pause avant de rentrer en Suisse |
L'usine |
Située donc au bord du Rhône, près des "forces motrices" qui ont données leur nom au fameux studio du sieur Webber |
La solitude du chanteur de rock... |
1 commentaire:
Dommage pour les Melvins! J’avoue avoir un peu lâché l'affaire sur les derniers albums, je me contente de l’époque Bullhead/Houdini/Stoner Witch et ne suis pas trop au fait de ce qu’ils ont fait après. Mais tout de même, le souvenir de leur merveilleusement écrasant concert a Fontenay il y a maintenant un petit paquet d’années est toujours la. Alors si vraiment ils t’ont fait penser a des zicos de studio, ça devait être un poil tristounet.
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