dimanche 30 juin 2013

Istanbul - Part uç

Si Cyril et Jérôme ont du mal à digérer la Raki-ade de la veille je me lève plutôt pimpant, mes gènes Labrespynols me rendant sans doute plus résistant que la moyenne aux apéritifs anisés...
Journée "touriste" en ce mercredi avec retour à Sultanhammet pour le Topkapi et la Sainte Sophie... bon je vous la refait pas, amoncellement de touristes, exposition du catalogue apple et nikon etc etc... malgré cela et malgré des prix d'entrée tout de même assez élevés ça reste une sacrée visite... nous avions fait ça il y a dix ans mais c'est toujours aussi subjuguant. Dommage qu'il y est encore ce gigantesque échafaudage dans la Sainte Sophie ça casse un peu le décor...
Après cela il est temps de se restaurer, nous descendons vers le pont Galata qui enjambe la Corne d'or et rejoins le bas de Taksim. L'image typique des alignements de pêcheurs posés sur le pont est toujours aussi marrante; on en profite pour se faire un Filet'o'fish local, miam c'est quand même bien meilleur que du poisson pané ce filet de maquereau grillé, même s'il faut un peu se battre avec les arêtes!
Nous rentrons vers Kadiköy un peu plus tôt qu'à l'accoutumée, vu que j'ai un hammam de prévu, Cyril échaudé par une expérience un peu douloureuse ayant préféré décliner la proposition... Quel dommage, c'est vraiment un des trucs les plus agréables que je connaisse. C'est assez rigolo parce que pour le coup le hammam en question est le vrai truc de quartier, impossible de se faire comprendre et de comprendre ce que l'on me dit... j'ai l'impression d'être un handicapé mental... m'enfin je ressors lisse comme une peau de prune, bien récuré de partout, et je regrette pour le coup de ne pas avoir opter pour le massage...
Je rejoins Jérôme  et Cyril pour un petit apéro avant d'aller voir Christelle l'ancienne coloc de Jèj qui a un problème de modem que ce dernier s'est proposé de mettre en route (objectif qui ne sera jamais atteint).
L'ancien appart de Jérôme est situé tout en haut d'un immeuble avec double toit terrasse offrant une vue imprenable sur le Bosphore et la colline de Sultanhammet; on se paie un super coucher de soleil, la classe!
Vers 21h tout le monde sort à sa fenêtre et c'est le moment du concert quotidien de casseroles: on s'en donne à coeur joie!
Le lendemain on décide de rester sur la rive asiatique histoire de visiter le quartier d'Usküdar juste un peu plus au nord de Kadiköy, qui regorge d'innombrables mosquées peu connue des touristes. C'est aussi l'occasion de découvrir la tour de Léandre et de se plonger dans l'ambiance très populaire de ce quartier.
On se balade le long du Bosphore et on finit par échouer dans une zone industrielle près d'un port de container... pour le romantisme on repassera!
Pour le dernier soir à Istanbul (snif déjà) je me paye un petit tour chez le barbier. Je commençais à devenir fou avec ma barbe, mais je voulais absolument me le faire... rien que pour le plaisir de se faire brûler le duvet des oreilles au briquet!!! 
On se refait un bon petit resto avec force Raki et on finit la soirée dans un Turkish bar, musique pop turque, mines patibulaire et hôtesse posées derrière le bar... c'est rigolo mais pas faut pas trop abusé!
Voilà le samedi on se remet de la soirée de la veille, une dernière balade sur les rives du Bosphore et c'est déjà l'heure de l'aéroport...Bye bye Istanbul...

La tour de Léandre

Tiens Cyril fait des travaux au Topkapi...

Sainte Sophie
Le pont de Galata et ses alignements de pêcheurs...
 
Dès que le vent soufflera je repartira...

On a retrouvé le frigo de Vince

jeudi 20 juin 2013

Istanbul part iki


Well, encore une nuit à partager ma couche avec mon compagnon d'(in)fortune, et ça s'améliore pas niveau nuisance sonore. Des mesures drastiques devront être prises...
Cela ne nous empêche pas de démarrer la journée bon pied bon oeil marins... en effet, étant sur la rive asiatique nous commençons direct par une petite balade sur le Bosphore, histoire de rejoindre l'embarcadère d'Eminönu sur la corne d'or côté européen. Malgré l'appréhension de Cyril à remuer son (ses) cafés matinaux, la traversée se déroule sans accroc et sous un soleil réparateur... la découverte par la mer des dômes du Topkapi, de la Sainte Sophie et de la mosquée Bleue est vraiment jouissive et nous donne encore plus envie de voir ça de plus près... comme dirait une connaissance québécoise c'est "de tout' bôté"!!!
Le ferry nous abandonne près du pont Galata dans un gigantesque flot humain, puis nous nous perdons gentiment dans le lacis de ruelles nous amenant tranquillement vers le marché aux épices et de là vers le haut de la colline au pied de la Sainte Sophie... alors évidemment on a pas regardé avant et on s'aperçoit que c'est fermé donc on se repli vers les gigantesques réservoirs souterrains situés à proximité. 
Comme je n'ai pas vocation à travailler au Routard et que je ne suis ni historien ni descendant de Stendhal vous pouvez suivre ce lien http://fr.wikipedia.org/wiki/Citerne_Basilique_%28Yerebatan_Sarn%C4%B1c%C4%B1%29 vous en saurez plus et mieux...
Après cette petite visite il est temps de se restaurer, une petite assiette de délicieuses Köfte et une salade seront des plus bénéfiques, avant d'attaquer la Mosquée Bleue.
Alors, la colline de Sultanhamet concentre une bonne partie des "curiosités" historiques d'Istanbul, du coup se concentrent sur quelques centaines de m² l'essentiel des touristes, leurs bus encombrants, leurs équipement "decathlon" spécial "je voyage en terre étrangère", leur encombrant matériel photographique, leur indiscrétion, leur sans-gêne et leurs marchands du temple... alors oui moi aussi je suis un touriste mais j'essaie d'éviter tous ces artefacts inutiles... Et puis comme je suis d'une grande mauvaise foi j'estime que ça serait vraiment bien mieux s'ils n'étaient pas là; comment profiter vraiment d'un site dans des conditions pareilles? je ne fini pas de m'interroger sur l'intérêt de telles visites à part dire "j'y étais". Bref c'est quand même bien joli tout ce que l'on voit et on va pas non plus trop faire les pisse vinaigre (y'a des mecs qui se les gèlent sous la pluie à Toulouse). On redescend emportés par le flot de touristes vers le grand bazar (le vrai pas celui du chauve mazamétain), puis on reprend le ferry vers Kadiköy pour revoir enfin des Turcs.
La nuit suivante fut beaucoup plus reposante, Cyril ayant pris l'initiative, de son propre chef (ne m'accusez de rien!) de migrer vers le salon et son magnifique canapé. En même temps c'était l'occasion pour lui, en se rapprochant de la télévision, de se tenir un peu mieux informé de l'évolution de la situation sur la place Taksim. Parce que pendant que nous ronflions tranquillement, la place était évacuée violemment (évidemment) par les nervis de la vieille quenelle, préservant pour un temps le campement du parc Gezi...
Le matin, sentant que les prévisions pour le moins versatiles du météofrance local pourraient nous valoir quelques précipitations le mercredoch, nous changeons nos plans pour prendre la direction, sous un magnifique soleil, des îles des Princes.
Situées à un peu moins d'une heure de ferry, cet archipel posé sur la mer de Marmara est un lieu de villégiature très fréquenté les week end mais ça le mérite. Après notre petite croisière matinale, nous accostons à Heybeladia... ambiance iles de Proquerolles, tranquillou, pas de voitures, pas trop de monde, café en terrasse et soleil de sortie... Aujourd'hui c'est triathlon pour nous, vélo, natation et marche... enfin la marche était pas prévu mais le vélo de Cyril en a décidé autrement. En même temps je me demande si cet ennui mécanique n'étant pas en fait délibéré, Cyril ayant sans doute  eu peur de m'affronter sur les pentes escarpées de l'île, connaissant ma propension à me vêtir de pois sitôt que la route s'élève... 
Seul gros hic les accès à la mer sont difficiles et les seules plages ou criques accessibles sont toutes payantes. Tant pis, on trouve un petit endroit sympa (mais payant) aménagé de quelques tables et d'un ponton permettant l'accès à l'eau (pas super chaude). Pour le coup là on est vraiment seul avec les proprios de l'endroit... Baignade, rafraichissements et assiettes de moules (pêchées sur place parait-il) frites feront notre affaire! Quand on nous emmerde pas on se contente de joies simples...
Gorgés de soleil, et revigorés par toutes ces activités physiques dont nous avions perdu l'habitude (malgré une pratique tennistique assidue tout au long de l'année) nous regagnons le continent. Une autre activité intense nous attend ce soir puisque nous allons au resto (c'est vrai que l'on avait fait preuve de frugalité depuis notre arrivée).
Petit apéro en terrasse et nous rejoignons des amis de Jérôme... grosse mezze de calamars, moules farcies, viandes grillées et grosses grosses rasades de Raki... on rigole franchement et les serveurs attendent que Madame Jérôme Bonneaventure décrypte notre avenir dans le marc de café (non je ne vous dirai pas ce qu'il nous a dévoilé). Le temps de sympathiser avec une sympathique famille de gitans (rien à voir avec Jérôme) nous rejoignons une terrasse située tout en haut d'un immeuble nous donnant une magnifique vue sur la ville. C'est l'occasion de parler longuement politique avec Seldjuk, Jérôme nous servant de traducteur, notre turc étant pour le moins limité. Une manif improvisée d'une centaine de personnes fait entendre son mécontentement à une heure avancée de la nuit, nous rappelant que de l'autre côté du Bosphore on ne fait pas dans le divertissement et que des gens se battent pour que leur pays soit autre chose qu'une accumulation de centres commerciaux et de mosquées (religion+ultralibéralisme quel beau programme n'est ce pas?).
On finit nos bières sur les notes d'un Françis Cabrel local (mais avec un niveau sonore proche d'Unsane, alors qu'on est 10 dans le bar) et on s'en va digérer tout ça chez Jérôme...

Topkapi, Sainte Sophie, Mosquée Bleue, pas mal comme vue pour aller bosser le matin...

Mosquée bleue sous ciel bleu

Alors comme ils ont tous des maillots de Galatassaray, Besiktas ou Fenerbahce, moi j'ai mis le mien!

Ah oui c'est sûr qu'en descente ça va plus vite...

Hé hé...

Ah ah...

Et ouais!

Tout ça avec vue sur Istanbul


 
  Bir, Iki, Uç, Besiktas!!!!!!!!!!!!autre chose que le Stadium hein?!

lundi 17 juin 2013

Istanbul-part bir

Dix ans après un périple des plus fascinant, qui nous avait valu entre autres de belles poilades (remember Galou et son eau de Cologne/digeo) et suite aux invitations répétés du Niño (alias Jérôme vieille connaissance mazamétaine), je me suis enfin décidé à me bouger les fesses et  revenir en Turquie.
Cette fois pas accompagné d'une bande de joyeux lurons alcooliques, mais simplement de ma "compagne" du moment, je veux bien sûr parler de mon voisin mais néanmoins ami Cyril.
Donc ci-après racontage en lettres et en images de notre semaine stambouliote.

Malgré une veille de départ fort agitée, qui a valu quelques embardées à mon bulldozer, nous arrivâmes à bon port le samedi soir à l'aéroport Atatürk. Le temps d'attendre un Jéj bien retardé par les embouteillages, nous filons (et ce malgré nos gueules de déterrés) directement place Taksim histoire de humer un peu le vent de la révolte. Le bus nous dépose au bas de la colline de Galata (circa Taksim) côté Kasim Pasha (quartier d'où est originaire cette vieille quenelle de Tayyip Erdogan) dans l'espoir de trouver un taksi qui nous dispenserait d'une ascension de col hors catégorie à une heure indue pour nos vieilles carcasses saturées de toxines. Bien évidemment hors de question pour un chauffeur mal embouché et politiquement mal engagé de nous monter chez les tchapouljdjou (en phonétique, synonyme de vandales en turc, c'est le nom donné aux révoltés par Erdogan et que ceux-ci se sont approprié sous forme de boutade, confère les T-shirt "everyday i'm çapulcing") de la place Taksim; nous faisons fi des mise en garde contre ces révolutionnaires qui s'attaquent à tout ce qui bouge, pour s'atteler à la montée, l'objectif étant de laisser d'abord nos affaires au lycée Galatassaray où travaille Jérôme et qui se trouve dans la rue Itsiklal menant à la place.
Après moultes discussions avec le gardien de permanence qui ne semble pas connaître Jérôme (ni sa détermination légendaire), nous arrivons à laisser les bagages. L'ambiance est incroyable ça chante, ça picole, ça scande des Tayyip istifa (démission). Il y a une foule immense dans une ambiance festive, mais on voit que ça a du chauffer grave ces derniers jours, en témoignent les nombreuses carcasses de bus, voitures et autres barricades. On sent que c'est le répit après la bataille (mais aussi malheureusement avant), et que tout le monde est fier et heureux d'avoir résisté, de porter une parole et une volonté de liberté... J'avoue que tout cela m'a profondément ému et touché, conscient que le pays était en train de vivre un moment fort de son histoire. Je ne vais pas trop m'étendre sur ce sujet et surtout ne pas me lancer dans une explication du pourquoi et du comment, mais je vous invite fortement à trainer sur le net pour récupérer les infos (bien sûr pas la peine de regarder le 20h qui a bien plus à dire sur les épreuves de philo du bac...).
Nous continuons notre balade sur le parc Gezi (épicentre et point de départ de la révolte) où se mêlent les tentes, les stands, les chants et les gens toujours dans une ambiance bon enfant; on a du mal à imaginer après coups le déchaînement de violence de ces putains de flics; pour mémoire 4 morts, plus de 7 000 blessés dont 1500 grièvement... à côté nos CRS passent pour de gentils babas-cool. Allez jeter un oeil sur le site de Libé et du Monde pour voir un peu à quoi ça ressemble... en tout cas avec Cyril on était prêts à mettre quelques pampes après coup!!!!

Voilà après ce bain de foule revigorant on "commence à sentir la fatigue", on passe donc récupérer les affaires et choper un taksi (là encore longues palabres pour négocier un tarif correct) pour filer à Kadiköy sur la rive asiatique où habite le Jèj...
Yep voilà pour ce premier soir, on en a pris plein la figure on va se coucher histoire de récupérer un peu de ces dernières 24h...

Au réveil le dimanche matin récupération n'est pas vraiment le terme qui nous vient à l'esprit, notre sommeil ayant été quelque peu perturbé par les ronflements de chacun (et non mon nez ne s'est pas débouché depuis la tournée...). Pas grave Jérôme nous prépare un bon p'tit dèj à la Turque, çay (prononcer tchay, c'est le thé), fromage, olives, tomates, concombres, Börek (beurek, feuilletés fourrés à la viande, épinards ou patates), Simit (espèce de bagel recouvert de graines de sésames, mon pêché mignon, on en trouve partout dans la rue, c'est vous dire la cure que j'ai pu faire!!!), oeufs brouillés au suçuk (saucisse épicée), ouah on se fait péter le bide et on se met d'emblée dans le rythme pantagruélique qui sera le notre pendant tout le séjour...
Après ce festin on va un peu se dégourdir les jambes dans le quartier... Kadiköy est donc sur la rive asiatique en bordure du Bosphore. Vu sur la corne d'or et ses monuments historiques, vu sur le Bosphore et sa nuria d'embarcations éclectiques (de la barque de pêcheur aux gigantesques cargos en transit vers la mer noire ou la méditerranée), Kadiköy offre une ambiance très turque, c'est à dire melting pot de traditions anatoliennes et d'influences occidentales très marquées (en témoigne les nombreux bars servant de l'alcool).
La balade est sympa et digestive, mais déjà la soif se fait sentir... qu'à cela ne tienne les terrasses en arrière cour ne manquent pas et nous nous mettons en devoir d'en essayer quelques unes... Le coin est vraiment charmant et agréable tout comme ses habitantes d'ailleurs (nous frôlons le torticolis) et s'est un vrai régal de retrouver un peu de chaleur et de soleil... aller un petit Iskander et au lit!

En route pour la balade!

Vue sur la Corne d'Or donc...

Jérôme au marché

Partout Taksim, Partout la révolte! Kadiköy est un bastion de l'anti AKP

La vie est belle non?

Mais si Cyril!

Moi ça m'inspire en tout cas...

Miam un Iskander (un Alexandre quoi), du pain, de la viande, de la tomate, du yaourt, un piment (qui arrache parfois gnark gnark) et surtout une bonne lampée de beurre fondu par dessus (les bretons n'ont qu'à bien se tenir!!), préfère pas connaitre l'apport calorique du machin...